De vent et de fumée ( poème )
Il m’arrive souventà ceci de penser :
si tu étais le vent
et si j’étais fumée,
par un beau soir d’été
vers toi je volerais,
toute frêle échappée
d’une vieille cheminée
ou d’une cendre éteinte.
tout d’abord incertaine,
doucement je naitrais,
puis je m’envolerais
dans le ciel étoilé ,
promenant au hasard
mes espoirs et mes craintes.
Dans le matin blafard,
silhouette sans âme,
j’errerais seule et calme,
apprenant chaque bruit,
chaque odeur, chaque mot
de ce monde nouveau.
Si tu étais le vent
et si j’étais fumée,
au petit matin frais
on se rencontrerait.
De ton souffle tranquille,
tu chasserais la nuit,
dispersant les nuées
pour accueillir l’aurore.
Aussi, toute intriguée,
sans bruit m’approcherais
pour ne pas te troubler
et te regarderais.
tu serais beau et fort,
si puissant et si tendre
que je t’en aimerais
avant de te connaître.
Puis tu viendrais vers moi,
me sourirais peut-être,
et me prendrais la main
sans un mot, simplement,
pour m’emmener très loin.
Si tu étais le vent
et si j’étais fumée,
je te suivrais sans crainte
là où tu le voudrais.
tu m’apprendrais la vie
et je vivrais par toi ;
En toi, je me fondrais
pour ne faire plus qu’un
plus fort à chaque fois.
Vers de lointains pays
nous volerions unis,
et je ne connaitrais
nulle peut, nulle crainte,
sûre d’être à tes côtés
aimée et protégée.
Mais tu n’es pas le vent,
je ne suis pas fumée.
je ne suis qu’une femme
dans ce monde affolé,
où je me sens perdue,
sans amour, sans abri.
Je dois vivre ma vie,
mais elle vit sans moi.
tout comme dans mon rêve,
je ne suis que fumée.
Une fumée sans vent,
sans vent pour la porter
mais qui vit dans l’espoir,
un jour, de te trouver.